Ceux qui ne croient pas au miracle

cura-bartimeuC’est un fait prouvé par l’expérience de tous les jours et de tous les temps que les miracles les plus avérés, les plus authentiques, miracles qui produisent tout leur effet sur un certain nombre d’âmes, sont, pour d’autres, nuls et non avenus; bien plus se convertissent pour elles en prétextes d’incrédulité.

Ces deux phénomènes absolument contradictoires supposent-ils, dans les uns ou les autres, des états de conscience insolites, anormaux, quelque maladie mentale ou autre, l’absence de quelque faculté naturelle? Nullement: le chrétien qui croit, comme Bossuet, a toute sa raison; l’incrédule, qui nie, comme Voltaire, peut être doué des plus riches facultés : entre le croyant et l’incroyant on ne saurait saisir ni physiologiquement, ni intellectuellement, aucune différence de nature.

Si étrange qu’elle paraisse cette contradiction n’étonne aucun chrétien : car elle a été littéralement prévue, prédite et décrite dans l’Évangile. Le même Sauveur qui a dit : «Si je n’avais pas fait des signes comme personne n’en a fait, il n’y aurait point de péché à refuser de me reconnaître comme fils de Dieu», a dit aussi, avec l’insistance la plus explicite : « Mais maintenant ET ils ont vu mes œuvres ET ils me haïssent moi et mon père » (Joan., xv, 24). Dans la parabole du mauvais riche, nous entendons l’infortuné, du sein des tourments, dire à Abraham:

« Je vous en conjure, mon père, envoyez Lazare dans la maison de mon père; car j’ai cinq frères, et il leur rendra témoignage de la vérité, afin qu’ils ne viennent pas à tomber un jour, eux aussi,, dans ce lieu de tourments. » Et Abraham lui dit : « Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent; alors le mauvais riche : Non, ô père Abraham, mais si quelqu’un des morts va les trouver, ils feront pénitence. Non, répond Abraham, s’ils n’écoutent ni Moïse, ni les prophètes, ils ne croiront pas davantage à un mort ressuscité » (Luc, xvi, 27-31).

Ce phénomène d’incrédulité, ainsi prévu et prédit, se réalise en acte dans l’Évangile même. Les Pharisiens voient Lazare ressuscité, et ce miracle, dit l’Évangile, provoque la foi d’un grand nombre. Du fait, certainement miraculeux, qu’Us ont sous les yeux, les Pharisiens concluent- ils pour eux l’obligation de croire? En aucune façon : dans ce fait même ils trouvent la raison décisive qu’ils cherchaient pour mettre à mort celui qui a ressuscité Lazare:

« Que ferons-nous? se disent-ils. Voilà un homme qui fait beaucoup de miracles. Si nous le laissons libre, tout le monde va croire en lui ; et les Romains viendront et c’en sera fait de notre ville et de noire nation. Ils ne pensaient donc plus, depuis ce jour-là, qu’à trouver un moyen de le faire mourir » (Joan., xi, 47-53).

Déjà, plus d’une fois, témoins de miracles éclatants, par exemple de l’expulsion de quelques démons, ils avaient soutenu que ce n’était pas par la vertu de Dieu présente en lui, mais par l’action supérieure du prince des démons lui-même, que Jésus chassait les mauvais esprits, et la réponse péremptoire du Sauveur ne les avait pas convaincus. Enfin, lorsque le plus grand des miracles éclate, quand Jésus est sorti victorieux du tombeau, les pharisiens ne se tiennent pas pour battus. Ils savaient que Jésus avait prédit sa résurrection, et, en présence des affirmations de Madeleine et des Apôtres, leur devoir semblait indique : faire une enquête sérieuse pour savoir si ce fait unique, surnaturel entre tous, mais si formellement attesté, avait quelque fondement dans la réalité. Rien de tout cela : ils ne veulent pas avoir le démenti de ce qu’ils se sont promis, de ce qu’ils ont annoncé, et c’est fort cher, sans compter, pecuniam copiosam, dit S. Matthieu (xxviii, 12), qu’ils paieront les soldats pour répandre le bruit que les disciples de Jésus sont venus la nuit, pour enlever son corps. Résumons ici, pour plus de clarté, tout ce que dit l’Évangile sur les miracles, leur existence, leur nécessité, la foi qui leur est due, l’accueil qu’ils rencontrent parmi les hommes.

I. — Bien qu’au témoignage de Jésus lui-même, l’excellence de sa doctrine suffise à en manifester la divinité aune âme de bonne volonté, cependant le même Jésus nous dit que, s’il n’avait pas fait de miracles, il n’y aurait pas de péché à ne pas croire a sa mission divine.

II — Il y a des miracles extérieurs, authentiques, auxquels le devoir de la foi est attaché, sous peine de salut.

III. — Ce sont ces miracles qui, d’ordinaire, avec laide de la grâce, convertissent ceux qui viennent à la foi.

IV. — Enfin il y en a qui voient ces miracles aussi bien que les premiers, et qui, néanmoins, persévèrent et même s’endurcissent dans leur incrédulité.

Cherchez maintenant les raisons de cette incrédulité. Ces raisons, Notre-Seigneur les indique avec précision dans l’Évangile; on les voit souvent signalées dans de nombreux passages du Nouveau, comme de l’Ancien Testament; tous les philosophes chrétiens, en étudiant, dans l’âme humaine, les procédés de la raison et le mystère de la liberté, s’accordent à montrer toujours l’homme, et jamais Dieu responsable de cette incrédulité qui entraîne la perte des âmes, et s’oppose irrémédiablement au salut. Enfin les faits sont là, innombrables, évidents, quotidiens, qui nous font assister à ce drame si douloureux pour une âme chrétienne : d’autres âmes qui nous sont chères, très richement douées parfois du côté des dons naturels, visitées par les mêmes grâces qui nous ont convertis nous-mêmes, tombant, orgueilleuses et satisfaites d’elles-mêmes, dans le gouffre mortel de l’incrédulité.

L’Évangile n’est pas un traité de philosophie; c’est sans doute, de l’aveu de tous, un trésor de doctrine où, depuis sa promulgation, tout esprit pensant est venu puiser, et d’où est sortie manifestement la civilisation moderne. Mais (les Pharisiens l’avaient déjà remarqué) jamais le divin docteur ne parle comme un homme qui annonce une doctrine imaginée par lui-même ou apprise d’un autre homme, un système soumis à la discussion. C’est un maître qui affirme au nom de Dieu, qui promulgue les lois de Dieu son père, auquel il est consubstantiel : « ego et pater unum sumus ». A ce titre il connaît à fond l’homme, sa créature, et rien n’est caché à ses yeux. Aussi nous le voyons devinant les pensées secrètes de ses disciples, de ses ennemis. «Jésus, dit S. Jean, ne se fiait pas à eux, car il les connaissait tous, et il n’avait pas besoin que personne lui rendît témoignage de l’homme, car il savait ce qui était dans l’homme.»[1] Qui donc oserait contredire le maître divin lorsque, témoin et juge sévère de l’incrédulité des scribes et des Pharisiens, il leur dit : « Eh! comment pourriez-vous croire vous qui recherchez la gloire que vous vous donnez les uns aux autres, et non la gloire qui vient de Dieu seul? » (Joan., v, 44).

Cet oracle divin n’est-il pas une observation psychologique d’une absolue justesse, aux yeux de tout homme sincère?

Supposez, en effet, ce cas si ordinaire : un homme qui, pour but de son activité intellectuelle, morale ou physique, se propose exclusivement sa propre satisfaction personnelle, le triomphe de son orgueil, le succès de son ambition, l’accroissement de son bien-être : n’est-il pas clair qu’un tel homme éprouvera une répugnance invincible, un préjugé insurmontable, à l’égard de toute doctrine qui viendra contredire la passion qui le domine? Une vérité pure, austère, sollicite mon adhésion : la condition essentielle pour que je la lui donne, c’est que je sois disposé à l’accepter pour cette seule raison qu’elle est la vérité, la vérité qui est le reflet de Dieu, et, pour parler comme l’Évangile, « une gloire qui émane de Dieu seul ». Les Pharisiens n’en sont pas là. Ils sentent leur pouvoir menacé par l’enseignement de Jésus, c’est assez : sa doctrine est condamnée d’avance. Jésus les renvoie à Moïse et aux Écritures : ils ne les ouvrent pas. Jésus les rend témoins de ses miracles : ils s’en scandalisent. Les miracles qu’ils voient ne leur suffisent pas, ils en réclament d’autres qu’ils savent d’avance qu’on leur refusera. Quand Jésus a ressuscité Lazare, épouvantés de la popularité que ce miracle lui assure, ils se disent sans hésiter : « Hâtons-nous de le faire mourir, car tout le monde va croire en lui. » Quand ils le voient sur la croix ils se figurent enfin tenir leur triomphe définitif: « s’il est vraiment fils de Dieu qu’il descende de la croix et nous croirons en lui! » Jésus fait mieux, il se laisse mourir, ensevelir, mettre au tombeau et il en sort vivant le troisième jour. Ce miracle même, dont la renommée arrive aux Pharisiens, ne les émeut pas : ils refusent de regarder. Comment pourraient-ils voir?

Or, je le demande à toute âme droite, qu’est-ce qu’une incrédulité de cette sorte peut prouver contre la réalité du miracle? Mais aussi qui ne voit, dans l’état d’âme de ces Pharisiens, le type le plus expressif, le plus vrai, de nombre de ceux qui se font gloire de ne pas croire aux miracles? Les savants incrédules sont-ils moins que les Pharisiens préoccupés de la crainte de perdre leur crédit, si la foi venait à prévaloir? Et que dire de la masse des ambitieux, des voluptueux, des riches sans conscience? Qu’y a-t-il de commun entre leur façon d’entendre et de pratiquer la vie, et la sévérité de l’Évangile? Si l’Évangile a raison, ils se sentent perdus; il faut donc que l’Évangile ait tort. S. Paul comparaît devant le proconsul Félix qui s’intéresse fort à tout ce que l’Apôtre lui dit de la foi en Jésus-Christ :

« Mais, comme Paul lui parlait de la justice, de la chasteté et du jugement à venir, Félix en fut effrayé et lui dit : C’est assez pour cette fois, retirez-vous ; quand j’aurai le temps je vous ferai venir, et parce qu’il espérait que Paul lui donnerait de l’argent, il l’envoyait quérir souvent et s’entretenait avec lui » (Act., xxiv, 25-26).

Paul fit-il quelques miracles devant Félix? L’histoire ne le dit pas, et la chose n’est pas probable. Un miracle, en effet, ne l’aurait pas converti; il n’aurait pu qu’accroître la culpabilité d’un homme justement aveugle parce qu’il était injuste impudique et avare: son incrédulité eût été une faute de plus à porter à ce tribunal de Dieu, dont la pensée l’effrayait sans le toucher. Autre exemple: le même S. Paul est conduit devant l’Aréopage par des philosophes épicuriens et stoïciens, curieux d’entendre celui qu’ils prennent pour un de ces parleurs de philosophie dont ils amusent leur loisir. Qui ne prévoit le succès, sur de telles gens, de la prédication de l’Apôtre? Parler de la résurrection à des philosophes dont les uns ne croient qu’à la matière, dont les autres sont de purs panthéistes, n’est-ce pas aller au-devant d’un échec certain? Aussi les uns se mettent à rire, les autres haussent les épaules; ils renvoient l’Apôtre aune autre fois. Un miracle les eût-il convertis? Nullement. Quelques-uns cependant, un juge et une simple ouvrière, croient à sa parole. Pourquoi? C’est qu’ils n’avaient, eux, aucun système à défendre, et que leur coeur droit, dans la vérité, ne cherchait que la vérité, c’est-à-dire « la gloire qui vient de Dieu seul ».

L’histoire des Pharisiens de l’Évangile, des Épicuriens et des Stoïciens, des Actes des apôtres, se poursuit à travers les siècles, toujours identique à elle-même. Pour admettre le surnaturel, pour se rendre à un miracle même évident, une préparation morale est nécessaire. Qu’entre le fait le plus concluant et l’adhésion à la doctrine que ce fait suppose, il se trouve l’écran d’une passion, d’un intérêt, d’un système, d’un préjugé scientifique, aussitôt nous voyons se réaliser, dans sa plus stricte littéralité, le mot tant répété dans nos saints livres : « Ils ont des yeux et ils ne voient pas; des oreilles et ils n’entendent pas, ils refusent de comprendre de peur d’être forcés d’agir » conformément à la vérité qu’ils ont entrevue. Et, en sens inverse, se vérifie la grande parole de Notre-Seigneur en S. Jean : « Qui facit veritatem venit ad lucem. Celui-là vient à la lumière qui fait la vérité », c’est-à-dire qui aime la vérité, qui la cherche avec conscience, qui pratique tous les devoirs qu’elle lui impose, dans la mesure même où il les connaît.

R. P. LESCOEUR. Faits surnaturels contemporains les vrais et les faux miracles. 12 ed. Paris: A. Roger et F. Chernoviz, 1900. Chapitre XII p. 167-173.

[1] Joan., a, 23; Malth., ix, 4 ; XII, 25; Luc, vi, 8; ix, 47; xi, 17.


SOURCE VRAIE DE LA PATIENCE – Saint Augustin

patience

Mais il faut savoir d’où nous vient la patience véritable et qui mérite d’être appelée de ce nom; car il y en a qui l’attribuent aux forces que la volonté humaine tire du fonds de sa liberté, au lieu de l’attribuer à celles que lui donne la grâce de Dieu. Cette erreur vient de l’orgueil de l’homme, et ce sont là les pensées de ceux dont parle le psalmiste quand il dit: ” Nous avons été la risée de ceux qui sont riches à leurs propres yeux, et le mépris des orgueilleux “.[1]

                Cette sorte de patience n’est donc pas ” la patience des pauvres “, qui ” ne périt point”[2] et qu’ils reçoivent de Celui qui est souverainement riche, et à qui le psalmiste a dit : ” Vous êtes mon Dieu, vous n’avez que faire de mes biens”[3], de ce Dieu ” de qui vient tout don parfait et toute grâce excellente”[4], et à qui s’adressent ” les cris du pauvre et de l’indigent qui loue son nom”[5] et qui ” demande, cherche et frappe à la porte”[6] , en disant “Mon Dieu, tirez-moi des mains du méchant, des mains de l’injuste qui viole votre loi; car vous êtes ma patience, Seigneur, vous êtes mon espérance dès mes plus tendres années”.[7]

                Mais ceux qui sont ” riches à leurs propres yeux”[8], et qui ne veulent pas reconnaître leur indigence devant le Seigneur, aimant mieux se glorifier d’une fausse patience que de lui demander la véritable, ” se moquent des pensées du pauvre, qui met son espérance en Dieu”[9], et ils ne prennent pas garde qu’attribuer autant qu’ils font à leur volonté, c’est-à-dire à la volonté de l’homme, puisqu’ils sont hommes, c’est encourir ” la malédiction prononcée ” par le Prophète ” contre ceux qui mettent en l’homme leur espérance”.[10]

                Ainsi, lorsqu’il arrivera que pour éviter de plus grands maux, ou de peur de déplaire aux hommes, ou par la complaisance que leur donnent pour eux-mêmes ces forces prétendues de leur volonté superbe, ils souffriront avec fermeté des choses dures et fâcheuses, il faudra leur dire de cette fausse patience, ce que l’Apôtre saint Jacques dit de la fausse sagesse, que ” ce n’est pas là celle qui vient d’en haut “, mais une patience ” terrestre, animale, diabolique”.[11] Car la patience des orgueilleux n’est pas plus véritable que leur sagesse; et c’est celui qui donne la vraie sagesse, qui donne aussi la véritable patience, selon que lui chantait un véritable pauvre d’esprit, lorsqu’il disait: ” Sois soumise à Dieu, ô mon âme, car c’est de lui que vient ma patience”.[12]

IN OEUVRES COMPLÈTES DE SAINT AUGUSTIN, traduites pour la première fois en français sous la direction de M. Raulx, Tome XII, p. 299. BAR-LE-DUC,1866.


[1] Psal. CXXII, 4.

[2] Id. IX,19

[3] Psal. XV, 2.

[4] Jac. I, 17

[5] Psal. LXXIII, 21

[6] Matt. VIII, 7

[7] Psal. LXX, 4, 5

[8] Id. CXXII, 4

[9] Id. XIII, 6

[10] Jerem. XVII, 5

[11] Jac. III, 15

[12] Psal. LXI, 6

Los sacramentos de vivos y la gracia

papa-comunhao(Del libro “Teología Moral para Seglares”, del Pe. Royo Marín, O.P. ‑ B.A.C., 1958, vol. II, pp. 32‑33:)

Los sacramentos de vivos se ordenan a la segunda gracia, o sea, a aumentarla en un sujeto que ya la posee. Pero puede ocurrir que produzcan accidentalmente la primera gracia en un sujeto desprovisto de ella. Para ello es preciso que se reúnan estas dos condiciones indispensables:

1o. Que el individuo desprovisto de la gracia se acerque de buena fe a recibir un sacramento de vivos (v. gr., ignorando que se encuentra en pecado mortal). Si falta esta buena fe, o sea, si el individuo se acerca a recibirlo a sabiendas de que está en pecado mortal, comete un horrendo sacrilegio y de ninguna manera recibe la gracia sacramental.

2o. Que se acerque a recibirlo con atrición sobrenatural de sus pecados. No se requiere la perfecta contrición, porque entonces ya se acercaría en estado de gracia y estaríamos fuera del caso presente.

La razón de esta doctrina tan consoladora está en la definición dogmática del concilio de Trento, según la cual ‑ como ya vimos ‑ los sacramentos de la Nueva Ley confieren la gracia a todos los que no les ponen óbice. Ahora bien: el pecador atrito que sin conciencia de pecado mortal se acerca a recibir un sacramento de vivos (v. gr., el que se confesó bien de sus pecados con dolor de atrición, pero no recibió válidamente la absolución por descuido o malicia del confesor y se acerca a comulgar ignorando que no ha sido absuelto válidamente) no pone obstáculo alguno, encuanto está de su parte, a la infusión de la gracia. Porque la única indisposición que repugna a la infusión de la gracia es la mala voluntad aferrada a sabiendas al pecado; pero el pecador atrito que se cree de buena fe en gracia de Dios no tiene su voluntad aferrada al pecado, sino todo lo cotrario; sus disposiciones subjetivas son exactamente iguales que las del que está en posesión real de la gracia de Dios; luego no hay ninguna razón para que no reciba la gracia sacramental que lleva consigo el sacramento de vivo; luego la recibe de hecho, según la declaración del concilio Tridentino.

Corolarios: 1o. Es muy conveniente hacer un acto de perfecta contrición antes de recibir cualquier sacramento de vivos, para que éste produzca directamente su efecto propio; pero, al menos, hay que hacer siempre un acto de atrición sobrenatural, para recibir la gracia indirectamente si de hecho no la poseyéramos aún.

2o. La persona que acaba de recibir de buena fe (o sea, sin conciencia de pecado grave) y al menos con atrición de sus pecados un sacramento de vivos (v. gr., la eucaristía), puede estar moralmente cierta [4] de hallarse en estado de gracia, más todavía que después de una buena confesión. Esta doctrina es altamente consoladora para personas escrupulosas, que nunca acaban de tranquilizarse por mucho que se confiesen”.

[Nota 4] Se trata únicamente de una certeza moral, que excluye cualquier duda imprudente; no de una certeza absoluta o de fe, que nadie puede tener en este mundo a menos de una especial revelación de Dios, como declaró expresamente el concilio de Trento (D 802; cfr. 823‑826)”.

Gênese do conceito de contemplação

Inácio Almeida, EP

capela-subiacoA palavra contemplação tem sua origem etimológica na raiz latina templum (do grego temnein: para cortar ou dividir). É formada de cum, com, e templum, templo. Significa também examinar e considerar profunda e atentamente uma coisa, já espiritual, já visível e material, olhar com determinação ou complacência a uma pessoa.

Na filosofia grega a palavra contemplação era denominada teoria, por oposição a práxis, ou ação. Por isso, os gregos designavam a vida contemplativa como vida teórica, por oposição à vida ativa, ou vida prática. Alguns autores afirmam que a etimologia da palavra “teoria” deriva de um verbo grego que significa ver; deste verbo é que se origina também o nome Deus, que em grego se diz Teos, ou “Aquele que vê”. Com o tempo, essa nomenclatura veio também a ser utilizada na língua latina, resultando dizer que a vida teórica seria a vida contemplativa e a práxis, a vida ativa.

Porém, contemplar no sentido teológico, e é deste que trataremos, é segundo São Tomás (S. The. II, II, qq, 179-182) “a aplicação voluntária do entendimento aos dogmas sobre a divindade com o desejo vivo de gozar das grandes verdades nelas contidas” ou de acordo com Tanquerey (1955, p. 44) “uma intuição ou vista simples e afetuosa de Deus ou das coisas divinas.” Pode ser chamada também de contemplação adquirida quando “é fruto da nossa atividade auxiliada pela graça; infusa, quando, ultrapassando essa atividade, é operada por Deus com o nosso consentimento”.

Quanto ao uso da palavra “contemplação” nas Sagradas Escrituras, ele propriamente não acontece. No entanto, “se a expressão não existe, a realidade é claramente descrita”, especialmente no Capítulo X do Evangelho de São Lucas:

Indo eles de viagem, entrou Jesus em uma povoação; e uma mulher, de nome Marta, recebeu-O em sua casa. Tinha esta uma irmã chamada Maria, a qual, sentando-se aos pés do Senhor, ouvia a sua palavra. Marta, pelo contrário, andava atarefada com muito serviço. Deteve-se, então, e disse: “Senhor, não te importas que minha irmã me tenha deixado só a servir? Diz-lhe, pois, que me ajude”. Mas o Senhor respondeu-lhe: “Marta, Marta, inquietas-te e te confundes com muitas coisas; mas uma só coisa é necessária, e Maria escolheu a melhor parte, que não lhe será tirada” (Lc 10, 38-42).

 

Entretanto, cumpre recordar que as primeiras referências sobre a importância da contemplação são anteriores ao cristianismo. Sabe-se que Platão tratou desse tema, bem como Aristóteles e Plotino. Mas, sobretudo no século V com o início do monaquismo cristão, é que a primazia da contemplação sobre a ação foi mais defendida, e teve como um dos seus principais expoentes um monge chamado João de Cassiano, o qual publicou uma série de 24 conferências, que são um relato das conversas tidas entre ele e os monges que habitavam o deserto do Egito a respeito de diversos temas da vida espiritual.

Essas conferências foram elogiadas por São Bento[1] em sua regra. São Domingos, o fundador da Ordem dos Pregadores, à qual pertencia São Tomás, dedicou-se com especial empenho ao estudo desses textos[2]. Tocco (2007) nos recorda que o próprio Aquinate, à imitação de seu fundador, lia com frequência algumas páginas das 24 Conferências[3].

ALMEIDA, Inácio. A contemplação no ensino de São Tomás. in: LUMEN VERITATIS. São Paulo: Associação Colégio Arautos do Evangelho, n. 5, out-dez 2008. p. 60-62.


[1] In: Regra de São Bento, C. 73.

[2] Conf. Beato Jordão de Saxônia: Origem da Ordem dos Pregadores, C.8. In: Santo Domingo de Guzman, su vida, su orden, sus escritos; Madrid, BAC, 1947; p. 170.

[3] Conf. In Guillelmus de Tocco: Vita Sancti Thomae Aquinatis, C. 21.

Felicidad cristiana y síntesis tomista

Pe. Juan Francisco Ovalle Pinzón, EP

 

           Desde los inicios de la cristiandad comenzaron a surgir una innumerable cantidad de pensadores católicos que inauguraron una nueva forma de ver, analizar y entender todos los fenómenos de la realidad y de la vida del hombre, desde una perspectiva nunca antes expuesta pero que a su vez no rechazaba todos los presupuestos rectos y ordenados que hasta entonces la humanidad había consolidado; de alguna manera este fue uno de los factores decisivos en la expansión de esta doctrina en una cultura en gran medida helenizada, puesto que “hacer aparecer al cristianismo como una continuación de la paideia griega clásica, haría que su aceptación fuese lógica para quienes poseían la antigua”[1]. No fueron pocos los cristianos que poco a poco comenzaron a estructurar doctrinas cada vez más elaboradas y con fundamentos más filosóficos, en la línea de la moralidad de la vida humana y de la perfección del hombre en función de Dios.

          Entre los exponentes más importantes, San Agustín tomó un puesto de destaque desde los primeros siglos. Plantea en primer plano el compuesto de alma y cuerpo que conforma al hombre, el cual constantemente busca saciar sus necesidades y alcanzar la felicidad. Al preguntar ¿es feliz todo el que tiene lo que desea? Responde: “si quiere lo bueno, y lo posee es feliz; si, por el contrario, desea lo malo, aunque lo obtenga, es desgraciado”*. Inherente a esta respuesta se puede ver que el concepto de virtud y bondad aparece como medida de todos los actos que se pueden considerar buenos, por tanto son el camino seguro para obtener a la plenitud de la felicidad. Sin embargo deja claro que esta no llega por medio de los bienes perecederos de la tierra ya que, sujetos a la fortuna, pueden perderse en cualquier momento. Con la respuesta a la pregunta anterior se da lugar a un aspecto negativo, ya que si se ama lo terreno, no estará preparado para la pérdida de los mismos, estando en constante temor, por lo tanto no es feliz. Con este argumento abre paso a pensar en las posesiones inmateriales, como las virtudes. “Quien intente ser feliz, debe buscar para sí bienes que siempre permanezcan y no le puedan ser arrebatados por cualquier revés de la fortuna”*, de esta manera sede lugar a otro elemento superior, sobrenatural, inmutable y eterno que es el Ser Absoluto. Con sus fundamentos racionales platónicos y sus raíces de fe en el cristianismo pone como elemento fundamental de la felicidad a la Esencia divina, al Ser creador.

 

 

rafael            La felicidad se da absolutamente en lo eterno, en la quietud, donde no se presenta movimiento ni tensión alguna. La vida temporal es movimiento permanente que muestra el dolor de no poseer el bien deseado, sin embargo, al existir algo superior, la vida cobra sentido para lograr el verdadero que es el reposo. San Agustín considera que todo embotamiento sensual o corporal, no hace más que alejar a la sabiduría del sujeto y por lo tanto la felicidad, “At nemo sapiens, nisi beatus”**. Es necesario estar bien dispuesto para llegar a lo superior. El dichoso o sabio no padece necesidad alguna. La prudencia es directamente aludida por San Agustín para dar el correcto equilibrio. En cambio por la lujuria, la ambición, la soberbia y otras pasiones del mismo género (con que los intemperantes y desventurados buscan para sí los deleites y poderío) los hombres quedan atrapados, sin poder salir de la sumisión de lo inferior ya que, ligados a estas, no llegarán al grado superior que alcanza la felicidad.

San Agustín hace una relación y un paralelo al respecto del bien y de la verdad ya que si el bien es el objeto de la voluntad, la verdad es el de la inteligencia, que en el plano del Absoluto es el mismo Dios, y por esto adquiere un lugar preeminente en la vida del sabio, el cual, más que un conocedor y poseedor de conceptos, es equilibrado y temperante y así “será sabio el que busca bien la verdad, aún sin lograrla. (…) todo hombre o es feliz o desgraciado, luego el hombre feliz lo será no sólo por la invención de la verdad, sino también por su búsqueda”[2].

            Con el recorrer de los siglos en los que iban apareciendo los primeros albores de una nueva civilización, no solo la sociedad y sus costumbres se fueron configurando con otros principios y valores, sino que mismo la forma de pensar (siendo más bien ésta la que determinó y modeló las tendencias de la humanidad) fue adquiriendo un brillo que dio su máxima expresión en el pensamiento de Santo Tomás de Aquino ya que, aparte de lo innovador de su pensamiento, su discurso intelectual conjuga los elementos y las doctrinas que los grandes pensadores de la historia habían especulado a respecto de la realidad, haciendo la obra del Aquinate “de carácter eminentemente sintético, totalizador; por esto ha sido objeto, desde el primer momento, de grandes aprecios y de grandes ataques”[3].

            Así como Santo Tomás consiguió sintetizar y armonizar los conceptos más importantes, trascendentes y verdaderos de sus predecesores, no solo en la fe sino también en el conocimiento a respecto de los problemas metafísicos y ontológicos, no fue poco su aporte al dilema de la beatitud o bienaventuranza, expresión con la que él prefería llamar a la felicidad. Recoge y ubica el papel de los placeres y deleites en la felicidad; recoge en su doctrina eudaimónica el papel de la virtud iniciada por Platón y aumentada con Aristóteles, con la que favorece la primacía del intelecto (por la vida del sabio) sobre la voluntad y estas en torno y en función de un plano divino.

            El Doctor Angélico en su obra prima, la Suma Teológica, dedica un tratado entero a este importante tema, en el cual deja claro cómo la felicidad o bienaventuranza no se encuentra en las riquezas, ni en los honores, ni en la fama, ni en el poder, ni en ningún bien del cuerpo o del alma, ni en ningún bien creado, ni mucho menos en los placeres. La felicidad solo se puede encontrar en el bien universal, absoluto y eterno según lo pide la voluntad humana, ya que esta solo puede ser el bien perfecto que sacie totalmente los apetitos humanos; este bien no puede ser encontrado en nada creado, ya que lo creado participa de bondad pero no es el bien por esencia. Por tanto la felicidad únicamente puede ser encontrada en el bien existente, infinito y perfecto, que es Dios. Este Ser increado es por tanto el objeto y la causa misma de la felicidad humana, que es en esencia la consecución y el disfrute del fin último*. Así queda planteado que el fin último del hombre en cuanto esencia es la felicidad, que a su vez consiste en la posesión del fin último en cuanto objeto. En este sentido la felicidad en esta vida no puede ser perfecta, como imperfecta es la posesión del fin último, pero sí se puede tener participación de la misma, y la mejor forma de participar de la misma se encuentra en la práctica de la virtud.

[1] JAEGER, Werner. Cristianismo primitivo y paideia griega. México: Fondo de Cultura Económica, 1965.  p. 24.

* SAN AGUSTIN, De vita beata, II, 10.

* SAN AGUSTIN, De vita beata, II, 11.

** SAN AGUSTIN, De vita beata, II, 14.

[2] CALVO, Felipe. La sabiduría en San Agustín de Hipona y su actualidad.

[3] BOFILL, Jaume.  Una filosofía del ideal.  [En línea].  En: Ars Brevis. Barcelona. No. 5 (1999); p. 49. 

* S. Th. I-II, q.3,  a.1

 

 

 


Deus quer que Jesus seja a vida das obras

Dom J. B. CHAUTARD O.C.R. A alma de todo apostolado. São Paulo: Editora Coleção,1962.

 Capítulo IIjesus-e-apostolos1

 

 A ciência toda se ufana com os seus imensos triunfos e certo é que títulos legítimos tem para disso se ufanar. No entanto, uma coisa até hoje lhe tem sido impossível e impossível lhe será de futuro: criar a vida, fazer sair um grão de trigo, uma larva, do laboratório de um químico. As estrondosas derrotas dos partidários da geração espontânea já nos ensinaram o que devíamos pensar acerca dessas pretensões. Deus guarda o poder de criar a vida.

Na ordem vegetal e animal, os seres vivos podem crescer e multiplicar‑se e, ainda assim, a sua fecundidade apenas se realiza dentro das condições estabelecidas pelo Criador. Ao tratar‑se, porém, da vida intelectual, Deus reserva‑a para Si e Ele é quem diretamente cria a alma racional. Um domínio há, contudo, de que ele é ainda mais cioso — o domínio da vida sobrenatural, emanação da vida divina comunicada à humanidade do Verbo encarnado.

Per Dominum nostrum Jesum Christum. Per ipsum et cum ipso et in ipso.[1]

A Encarnação e a Redenção constituem Jesus Fonte e Fonte única dessa vida divina, da qual todos os homens são chamados a participar. A ação essencial da Igreja consiste em difundir essa vida por meio dos sacramentos, da oração, da pregação e de todas as obras que com isso se relacionam.

Deus tudo faz por meio de seu Filho: Omnia per ipsum facta sunt et sine ipso factum est nihil.[2]

Isto já é verdade na ordem natural; mas quanto mais o é ainda na ordem sobrenatural, desde que se trata de comunicar a sua vida íntima e de tornar os homens participantes da sua natureza para torná‑los filhos de Deus.

Veni ut vitam habeant. In ipso vita erat. Ego sum vita.[3]

Que precisão nestas palavras! Que luz nessa parábola da videira e dos sarmentos, onde o Mestre desenvolve esta verdade! Como Ele se empenha em gravar no espírito dos seus apóstolos este princípio fundamental: que unicamente Ele, Jesus, é a vida; e esta conseqüência: que, para participar dessa vida e comunicá‑la aos outros, hão mister de ser enxertados no Homem‑Deus!

Os homens chamados à honra de colaborar com o Salvador em transmitir às almas essa vida divina devem, portanto, considerar‑se como modestos canais encarregados de haurir tal vida nessa fonte única.

Grosseiro erro teológico deixaria transparecer um homem apostólico, se desconhecesse estes princípios e julgasse que podia produzir o mínimo vestígio de vida sobrenatural sem ir totalmente buscá‑la em Jesus.

Desordem menor, mas também insuportável aos olhos de Deus, seria se o apóstolo, reconhecendo embora que o Redentor é a causa primordial de toda a vida divina, na sua ação olvidasse esta verdade e, obcecado por louca presunção injuriosa a Jesus Cristo, apenas contasse com as suas próprias forças. Tão somente falamos aqui da desordem intelectual, que teórica ou praticamente implica a negação de um princípio ao qual devemos tanto a adesão de nosso espírito como a conformidade da nossa conduta; e não da desordem moral do homem de obras, o qual, reconhecendo realmente o Salvador como fonte de toda a graça e esperando dEle todo o bom êxito, tenha o próprio coração em desacordo com o dEle, devido ao pecado ou à tibieza voluntária. Ora, o proceder praticamente, ao ocupar‑se de obras, como se Jesus não fosse o único princípio da vida delas, é qualificado pelo Cardeal Mermillod de “Heresia das Obras”. Com esta expressão, estigmatiza ele a aberração de um apóstolo que, esquecendo‑se do seu papel secundário e subordinado, unicamente esperasse o bom êxito do seu apostolado, da sua atividade pessoal e dos seus talentos. Praticamente, não é isto a negação de grande parte do Tratado da Graça? Esta conseqüência à primeira vista revolta; mas por pouco que sobre ela se reflita, logo se vê que é infelizmente muito verdadeira.

Heresia das obras! A atividade febril substituindo‑se à ação de Deus, a graça desconhecida, o orgulho humano querendo destronar Jesus, a vida sobrenatural, o poder da oração, a economia da Redenção atiradas, pelo menos na prática, à categoria das abstrações, eis um caso que longe está de ser imaginário e que a análise das almas revela como freqüentíssimo, embora em graus diversos, neste século de naturalismo em que o homem julga sobretudo pelas aparências e procede como se o bom êxito de uma obra dependesse principalmente de engenhosa organização.

A vista de uma alma pagã, recusando‑se a atribuir ao Autor de todo o bem e de todos os dons as maravilhas dos seus talentos naturais, já seria motivo de indignação para um espírito esclarecido, quanto mais não seja pela filosofia. Que sentimento experimentará então um católico instruído na sua religião, perante o espetáculo de um apóstolo que ostentasse, pelo menos implicitamente, a pretensão de não querer saber de Deus para comunicar às almas, quanto mais não fosse, o mínimo grau de vida divina? “Que insensato”! Diríamos nós ao ouvir um operário evangélico usar da seguinte linguagem: “Meu Deus, não me levanteis obstáculos à minha empresa, não lhe traveis o funcionamento e eu me encarrego de a levar a bom termo”. Este sentimento nosso seria um reflexo da aversão que em Deus provoca a vista de tal desordem, a vista de um presunçoso levando o orgulho a ponto de querer dar a vida sobrenatural, produzir a fé, fazer cessar o pecado, conduzir à virtude, gerar almas para o fervor, unicamente com as suas forças e sem atribuir esses efeitos à ação direta, constante, universal e efusiva do Sangue divino, preço, razão de ser e meio de toda a graça e de toda a vida espiritual.

A humanidade de seu Filho exige, pois, que Deus confunda esses falsos cristos, já paralisando as suas obras de orgulho, já permitindo que elas apenas provoquem uma miragem efêmera. Salvo em tudo o que opera sobre as almas ex opere operato, Deus deve ao Redentor o subtrair ao apóstolo, cheio de arrogância, as suas melhores bênçãos para reservá‑las ao ramo que humildemente reconhece que somente pode haurir a sua seiva no tronco divino. De outra sorte, se abençoasse com resultados profundos e duradouros uma atividade envenenada por esse vírus a que chamamos heresia das obras, Deus dava mostras de animar essa desordem e permitir seu contágio.

[1] ) Por Nosso Senhor Jesus Cristo. Por Ele, com Ele e nEle (Liturgia).

[2] ) Todas as coisas foram feitas por Ele, e nada do que foi feito, foi feito sem Ele (Jo., 1, 3).

[3] ) Eu vim para eles terem vida (Jo., 10). NEle estava a vida (Jo., 4). Eu sou a vida (Jo., 14, 6).


A eficácia do ministério sacerdotal

hostiaMons. João Clá Dias, EP

Ressalta Dom Chautard que a um sacerdote santo corresponde um povo fervoroso; a um sacerdote fervoroso, um povo piedoso; a um sacerdote piedoso, um povo honesto; a um sacerdote honesto, um povo ímpio.[1] Grande é, pois, o papel da virtude do ministro, para o êxito de seu ministério.

No que respeita à aplicação do valor da Santa Missa, com finalidade propiciatória, é que se pode falar de sua eficácia subjetiva, dependente das disposições de quem a celebra e daqueles aos quais ela é aplicada, como explica São Tomás:

Na satisfação atende-se mais à disposição de quem oferece do que à quantidade da oferenda. Por isso, o Senhor observou, a respeito da viúva que oferecia duas moedinhas, que ela “depositou mais que todos os outros”. Ainda que a oferenda da Eucaristia, quanto à sua quantidade, seja suficiente para satisfazer por toda a pena, contudo ela tem valor de satisfação para quem ela é oferecida ou para quem a oferece, conforme a medida de sua devoção, e não pela pena inteira.[2]

A respeito deste trecho do Doutor Angélico, Robert Raulin faz o seguinte comentário: “Seria perniciosa ilusão acreditar que o ofertante está dispensado do fervor, sob pretexto de que Cristo, oferecendo-Se na Missa, satisfez plenamente por todos os pecados do mundo”.[3]

Outro argumento, ainda, apresenta o Aquinate, para vincular a eficácia da Eucaristia à devoção dos que se beneficiam do valor infinito deste augusto Sacramento:

A Paixão de Cristo traz proveito a todos para a remissão da culpa, a obtenção da graça e da glória, mas o efeito só é produzido naqueles que se unem à Paixão de Cristo pela fé e caridade. Assim, também este Sacrifício, que é o memorial da Paixão do Senhor, só produz efeito naqueles que se unem a este Sacramento pela fé e caridade. […] Aproveitam, no entanto, mais ou menos, segundo a medida de sua devoção.[4]

 

A especial obrigação dos sacerdotes em trilhar o caminho da santidade é reafirmada no decreto Presbyterorum ordinis: “Estão, porém, obrigados por especial razão, a buscar essa mesma perfeição visto que, consagrados de modo particular a Deus pela recepção da Ordem, se tornaram instrumentos vivos do sacerdócio eterno de Cristo”.[5] E de seu aperfeiçoamento pessoal, ensina o mencionado documento conciliar, decorrerá maior ou menor abundância de frutos de sua ação pastoral:

A santidade dos presbíteros muito concorre para o desempenho frutuoso do seu ministério; ainda que a graça de Deus possa realizar a obra da salvação por ministros indignos, todavia, por lei ordinária, prefere Deus manifestar as suas maravilhas por meio daqueles que, dóceis ao impulso e direção do Espírito Santo, pela sua íntima união com Cristo e santidade de vida, podem dizer com o Apóstolo: “Se vivo, já não sou eu, é Cristo que vive em mim” (Gl 2, 20).[6]

 

Ante esta realidade, o sacerdote tem dois grandes deveres. Um para consigo mesmo e outro para com o povo, pois ambos se beneficiam dos frutos da Santa Missa, especialmente o celebrante, conforme o grau de fervor ou devoção.[7]

Segundo alguns teólogos, este fruto especialíssimo da Santa Missa, destinado ao sacerdote, é maior do que o destinado aos demais participantes do Sacrifício Eucarístico, ou àqueles aos quais se aplica o seu valor. É neste manancial inesgotável da misericórdia de Deus que cada ministro ordenado deve ir buscar as melhores graças para a sua santificação, assim como a daqueles que lhe estão confiados:

Por causa do poder do Espírito Santo, que pela unidade da caridade comunica os bens dos membros de Cristo entre si, acontece que o bem particular presente na Missa de um bom sacerdote se torna frutuoso para outras pessoas.[8]

 

Dessa maneira, corresponderá ele à altíssima dignidade de seu ministério, segundo dizia o Santo Cura d’Ars:

Sem o sacramento da Ordem, não teríamos o Senhor. Quem O colocou ali naquele sacrário? O sacerdote. Quem acolheu a vossa alma no primeiro momento do ingresso na vida? O sacerdote. Quem a alimenta para lhe dar a força de realizar a sua peregrinação? O sacerdote. Quem há de prepará-la para comparecer diante de Deus, lavando-a pela última vez no sangue de Jesus Cristo? O sacerdote, sempre o sacerdote. E se esta alma chega a morrer [pelo pecado], quem a ressuscitará, quem lhe restituirá a serenidade e a paz? Ainda o sacerdote. […] Depois de Deus, o sacerdote é tudo! […] Ele próprio não se entenderá bem a si mesmo, senão no Céu.[9]

CLÁ DIAS, João. A Santidade do sacerdote à luz de São Tomás de Aquino. in: LUMEN VERITATIS. São Paulo: Associação Colégio Arautos do Evangelho. n. 8, jul-set 2009. p. 19-21.


[1] Cf. CHAUTARD, OCSO, Jean-Baptiste. A Alma de todo o apostolado. Porto: Civilização, 2001, p. 34-35.

[2] S Th III, q. 79, a. 5, Resp.

[3] In: AQUINO, São Tomás de. Suma Teológica. São Paulo: Loyola, 2006, v. 9, p. 358.

[4] S Th III q. 79, a. 7, ad 2.

[5] PO, n. 12.

[6] Idem.

[7] Cf. ROYO MARÍN, OP, Antonio. Teología Moral para Seglares. Madrid: BAC, 1994, v. 2, p. 158.

[8] S Th III q. 82, a. 6, ad 3.

[9] Palavras de São João Maria Vianney, citadas pelo Papa Bento XVI na Carta para Proclamação do Ano Sacerdotal, 16 jun. 2009.

APOSTOLADO E AMOR À CRUZ

pescadorPadre Mário Corti, S. J.

 

“O apóstolo que diz ou protesta querer salvar as almas e se cerca de comodidade, e foge à mortificação e abnegação, se assemelha ao açougueiro que não quer manchar‑se de sangue, ou ao coveiro que teme tocar nos mortos. É claro que errou o ofício.

 

S. Pedro Claver, o apóstolo dos negros pobres, aos que o aconselhavam a resguardar‑se e poupar‑se nas fadigas, dizia:

 

“‑ Não é apto para o mister de pescador, que tem medo de molhar os pés”.

 

O Ven. Chevrier, comentando a passagem evangélica: “Se o grão de trigo caído em terra não morre, fica só”, dizia:

 

“‑ O apóstolo, como o grão de trigo, deve ser atirado ao chão, soterrado, para apodrecer; retalhado, peneirado, moído, amassado, cozido, comido: só nessas condições torna‑se útil às almas”.

 

A beata Canossa dizia muitas vezes às suas irmãs:

 

“‑ Devemos ser para as almas como o limão que se deixa se espremer até que não sobre mais nele uma só gota de suco”.

 

O Pe. Olivaint, S. J., que morreu mártir, exprimia o mesmo pensamento desta forma:

 

“‑ Senhor, esta manhã junto ao altar, era eu o sacerdote, e Tu a vítima; agora, Tu o sacerdote e eu a vítima”.

 

S. Carlos Borromeu, aos que o aconselhavam a omitir as penitências e reduzir as austeridades, respondia:

 

“‑ O apóstolo é comparado pelo Divino Redentor à lâmpada. E não pode ajudar as almas a não ser consumindo‑se a si mesmo”.

Padre Mário Corti, S. J., Viver em graça, Edições Paulinas, primeira edição, 1957, pp. 265 e 266.

O desejo de conhecer no homem

alianca

Dartagnan Alves de Oliveira Souza, EP 

O desejo de conhecer o que está além das aparências materiais leva o homem, enquanto todo, com todas as suas capacidades e inclinações, à procura de um Ser Superior capaz de criar e sustentar todas as coisas, sendo, portanto, Causa e explicação de tudo.

 

 

Desejo do Absoluto

Ao investigar a natureza pela simples razão natural, o homem é levado a encontrar a verdade,[1] esse é o seu objetivo quando busca as razões e causas das coisas. Entretanto, essa busca recai sobre um Ordenador universal — não um demiurgo simplesmente —, mas um Provedor e Sustentador de todas as coisas, no qual se encontra o modelo de bondade e beleza em seu máximo grau.

Jolivet,[2] ao tratar da religião natural, diz que, como efeito das inclinações naturais, o ser humano tende a procurar a verdade no Ser que a possui em grau absoluto. Assim, seguindo essa tendência, ele sente no íntimo de seu ser uma atração para o bem e para o belo que o conduz a encontrar em Deus o exemplo e fonte da Bondade e da Beleza.

Corrêa de Oliveira afirma que o homem inocente, por meio do maravilhamento com a natureza criada, sente em si uma tendência que o arrasta a contemplar o Absoluto: “À medida que vai procurando o maravilhoso, de etapa em etapa, o inocente afina as exigências de sua alma até chegar ao Ser que é o píncaro, a cúpula de toda a ordem do ser, autor da Criação, perfeitíssimo, infinito, absoluto, eterno”.[3]

Vias para conhecer o Criador

A busca sedenta de uma causa primeira para a origem do Universo, presente em todos os tempos, converge para determinadas vias pelas quais o homem, analisando e argumentando, pode encontrar o ponto de partida da Criação. Esse Universo pode ser considerado materialmente em duas partes essenciais: seres irracionais e seres racionais. A primeira serve como via de acesso para que a segunda a utilize nas cogitações transcendentes acerca do Universo.

As vias para se ascender ao conhecimento do Criador têm seu ponto de partida na Criação, no mundo material, captável pelos sentidos externos. Dessa maneira, os seres racionais podem, por meio de argumentos convincentes, chegar a ortodoxas certezas que afirmam a existência de um Ser Superior a todos os demais, pelo fato de ser necessário, enquanto os demais são contingentes,[4] pois necessitam de uma sustentação que não emana da essência de seus próprios seres,[5] mas dAquele que possui em si a causa de seu próprio existir.[6]

Detendo-se o homem por alguns instantes, breves que sejam, na contemplação, por exemplo, de um panorama montanhoso banhado pelos últimos raios do sol que declina no horizonte, no qual o céu parece oscular a terra, normalmente tenderia a maravilhar-se diante do espetáculo. Vendo cores e formas feéricas, ele se sentiria atraído e, poderíamos dizer, quase que arrastado a refletir sobre o que aquele ambiente paradisíaco transmite ao intelecto ou ao sentimento humano. É a ocasião onde o homem, vendo e admirando os efeitos, procura a Causa.[7]

Da beleza à Beleza

As belezas contidas no Universo nos falam de uma Beleza maior, não mutável, mas da qual emanam todas as demais belezas (relativas), sujeitas à mudança.[8] Essas belezas mutáveis são apenas reflexos de uma matriz de Beleza de onde se origina esse transcendental.[9]

Santo Agostinho em um de seus sermões, tratando sobre a beleza, diz:

Interroga pulchritudinem terrae, interroga pulchritudinem maris, interroga pulchritudinem dilatati et diffusi aeris, interroga pulchritudinem coeli, interroga ordinem siderum, interroga solem fulgore suo diem clarificantem, interroga lunam splendore subsequentis noctis tenebras temperantem, interroga animalia quae moventur in aquis, quae morantur in terris, quae volitant in aere [] interroga ista, Respondent tibi omnia: Ecce vide, pulchra sumus. Pulchritudo eorum, confessio eorum. Ista pulchra mutabilia quis fecit, nisi incommutabilis pulcher?[10]

 

Por meio dos atrativos bons, belos e verdadeiros encontrados na natureza material que nos rodeia a todo momento, podemos nos elevar Àquele que é propriamente o Bem, o Belo e a Verdade por excelência.

A respeito da beleza Platão já falara em seu tempo. Para ele, o princípio de uma ascensão à ideia divina de Beleza tem como ponto de partida o amor. É por meio do amor que o homem poderá contemplar as criaturas corpóreas e dar um passo rumo à beleza moral. Atingindo essa beleza posta nos costumes, o homem poderá ascender aos belos ensinamentos — que outra coisa não é, senão a beleza intelectual — para assim chegar à consideração da ideia de Beleza em si mesma — a Beleza enquanto tal — da qual as demais belezas particulares não são senão mera participação.[11] Assim sendo, segundo esse filósofo, o homem ascende como que a graus que o levam a encontrar e a conhecer, paulatinamente, belezas superiores, até chegar à Beleza em si mesma, que é incriada.[12]

Essa ideia, exposta no Banquete, nos mostra de forma claríssima o que Platão pensava sobre a beleza. Encontramos nesse pensamento a conceitualização da ideia do amor vinculada com a ideia de beleza; para ele, é por meio do amor que o filósofo chegará a uma ciência verdadeira (a contemplação da Beleza em si mesma). Platão atribuirá à ideia de Beleza qualificativos “divinos”. O próprio ser humano, ao entrar em contato com ela, poderá haurir essa “divinização”. Ele chega a afirmar que toda participação de beleza contida no Universo tem como modelo essa Beleza “inmutable, que no nace ni perece, autosuficiente, simple, incorpórea, divina y que diviniza al hombre que la posee…”.[13]

Esse pensamento platônico é uma primeira ideia, ainda não nítida, a respeito da relação da beleza por participação com a Beleza subsistente. Claro está que o pensamento em torno da beleza, em todos os seus graus e formas, foi-se desenvolvendo à medida que o próprio ser humano a foi contemplando.

 

 

OLIVEIRA SOUZA, Dartagnan.  Pulchrum: Caminho para o Absoluto? in: LUMEN VERITATIS. São Paulo: Associação Colégio Arautos do Evangelho. n. 8, jul-set 2009. p. 84 – 87.

 

 

 

 


[1] STORK, Ricardo Yepes; ECHEVARRÍA, Javier Aranguren. Fundamentos de antropologia: um ideal da excelência humana. Tradução de Patrícia Carol Dwyer. São Paulo: Instituto Brasileiro de Filosofia e Ciência “Raimundo Lúlio”, 2005. p. 151.

[2] JOLIVET, Régis. Tratado de Filosofia II: Psicologia. 2. ed. Tradução de Gerardo Dantas Barretto. Rio de Janeiro: Livraria Agir Editôra, 1967. p. 328.

[3] CORRÊA DE OLIVEIRA, Plinio. Primeiro olhar e inocência. Obra póstuma, em preparação. Parte II, cap. 3, 6.

[4] G. P. Manuel de Filosofia: Resumido e adaptado do “Cours de Philosophie” de C. Lahr. 4. ed. Porto: Livraria Apostolado da Imprensa, 1948. p. 742.

[5] MOLINARO, Aniceto. Metafísica: curso sistemático. Tradução de João Paixão Netto e Roque Frangiotti. São Paulo: Paulus, 2002. p. 62.

[6] JOLIVET, Régis. Tratado de Filosofia III: Metafísica. 2. ed. Tradução de Maria da Glória Pereira Pinto Alcure. Rio de Janeiro: Livraria Agir Editora, 1972. p. 362.

[7] S. Th. I, q.2, a.1.

[8] JOLIVET, Tratado de Filosofia III: Metafísica, Op. Cit., p. 260.

[9] BRUYNE, Edgar de. L’Esthétique du Moyen Age. Louvain: Éditions de L’Institut Supérieur de Philosophie, 1947. p. 10.

[10] SANCTUS AUGUSTINUS, Sermo 241, 2. “Interroga a beleza da terra, interroga a beleza do mar, interroga a beleza do ar dilatado e difuso, interroga a beleza do céu, interroga o ritmo ordenado dos astros; interroga ao sol, que ilumina o dia com fulgor; interroga a lua, que suaviza com seu resplendor a obscuridade da noite que segue ao dia; interroga aos animais que se movem nas águas, que habitam a terra e que voam no ar […] Interroga todas essas realidades. Todas elas te responderão: Olha-nos, somos belas. Sua beleza é um hino (confissão) de louvor. Quem fez essas coisas belas, ainda que mutáveis, senão a própria Beleza imutável?” (Tradução pessoal).

[11] PLATÃO. Fédon, XLIX, 100. Citado por MANDOLFO, Rodolfo. O pensamento antigo: História da Filosofia Greco-Romana I. 2. ed. Tradução de Lycurgo Gomes da Motta. São Paulo: Editora Mestre Jou, 1966. p. 13.

[12] PLATÃO. O banquete. Citado por FRAILE, Guillermo, O. P. Historia de la filosofía I: Grecia y Roma. 5. ed. Madrid: La Editorial Catolica, S. A., 1982. p. 354-355.

[13] Ibid., p. 326-327. “…imutável, que não nasce e nem morre, auto-suficiente, simples, incorpórea, divina e que diviniza ao homem que a possui…” (Tradução pessoal).

Edith Stein y su visión de la filosofía de la historia

edith-stein

Diác. Diego Cubides Umba, EP

            En los primeros años de sus estudios universitarios en Breslau, Edith recuerda una serie de disertaciones de compañeros caídos en el frente y tiene la sensación de pertenecer a una generación hace tiempo desaparecida, preguntándose cómo es que aún vive: 

En general son dos cosas que mantienen en pie mi energía: el deseo de ver qué va a ser de Europa, y la esperanza de hacer algo para la filosofía. De momento, se me interpone una espesa niebla, sobre todo en lo referente a la situación política;…pero no puedo desechar la idea de que la historia del mundo tiene un sentido. Qué margen queda aquí abierto a la intervención de cada uno, ésta es una cuestión sobre la que hace tiempo me rompo la cabeza[1] 

            Sus consideraciones alcanzaban no sólo los hechos concretos de la política, sino que Edith también emitía su juicio sobre las personas que en ella actuaban y sobre la influencia que sus opiniones académicas ejercían sobre sus propios pensamientos; con la finura propia de mujer, se fija en los pequeños detalles, haciendo descripciones muy reales:  

El viejo señor Kaufman, un anciano de bellos cabellos blancos y unos ojos azules joviales y radiantes, así como el profesor Zeiekursel, que era bastante joven, pequeño, pero tieso y enérgico, eran políticos nacional liberales. Se sentían orgullosos del nuevo imperio en el que todos habíamos sido educados, pero no había en ello una divinización de la casa reinante, ni estrechamiento causado por el punto de vista prusiano. Se despertó en mí de nuevo mi antiguo gusto por la historia, hasta el punto de que en los primeros semestres llegase a dudar de si no había de  ser ella  el  campo  fundamental de mi trabajo. Este amor por la historia no era un simple sumergirme romántico en el pasado; iba unido estrechamente a los sucesos políticos del presente, como historia que se está haciendo. Ambas cosas produjeron una extraordinaria  y fuerte conciencia de responsabilidad social, un sentimiento a favor de la solidaridad de todos los hombres[2] 

            Este amor por la persona humana y su riqueza individual, reflejada en la variedad de naciones, la mantuvo inmune a las filosofías materialistas de su tiempo que sustentaban una superioridad física de unos hombres sobre otros y que justificaban la violencia con sistemas de gobierno totalitarios. Era el repudio al fundamento doctrinario de lo que más tarde sería conocido como el Nazismo: 

Con la misma fuerza que rechazaba un nacionalismo darwinista*, me adhería al sentido y necesidad, tanto natural como histórica, de estados independientes y pueblos y naciones diferentes. Por ello las concepciones socialistas y otras aspiraciones internacionalistas no ejercieron nunca influencia sobre mí[3]. 

            Ella critica la complexión obtusa del Materialismo y del Positivismo en la ciencia moderna, que impide el vuelo de la inteligencia: 

Por lo demás, a mi modo de ver, religión e historia se aproximan cada vez más, y me parece que los cronistas medievales, que fijaron la historia del mundo entre el pecado original y el juicio final, eran más sagaces que los modernos especialistas, para quienes, a partir de hechos científicamente comprobados, se ha perdido el sentido de la historia[4]. 

            Stein rechazaba la postura positivista respecto a la exagerada valoración de la técnica y la ciencia como medida de la verdad absoluta, ya que para ella era más importante la trascendencia de los hechos, como influencia en la psicología de los pueblos que viven de la idealización de los mismos, y que representan el orgullo de una nación. Todavía faltaban cuatro años para su bautismo y hablando como judía, no tenía una visión parcializada o nacionalista de la historia: ¡qué rectitud de espíritu!

            El pensamiento moderno degradó lo externo de la naturaleza humana, sobrevalorando la acumulación de la riqueza y el poder del conocimiento, sin importar la incompatibilidad con las normas de conducta moral, rompiendo así el concepto de solidaridad y moderación que había imperado en las comunidades medievales. La sociedad moderna capitalista y comunista requería de un contexto que les permitiese imponer su sistema de explotación de la naturaleza y del mismo hombre,  bajo el pretexto del desarrollo industrial y social.

            Edith Stein, con una inteligencia intuitiva, veía en esta forma de pensamiento una mutilación de la integridad del ser humano, a quien ella entendía como un compuesto de cuerpo y espíritu que debía ser asumido en su totalidad.

            La doctrina positivista no daba cabida a otras dimensiones humanas que no tuvieran qué ver con la realidad física y trascendente, propiciando así una autodestrucción ontológica de la humanidad.

            La filósofa carmelita, a través de su ejemplo y su pensamiento, reclama que el ejercicio de la libertad no puede ser entendido sino bajo los parámetros de una responsabilidad tanto individual como colectiva, y no sólo para el presente sino para el futuro, teniendo en cuenta que la incertidumbre es uno de los legados más nefastos que se le heredan a las próximas generaciones.

CUBIDES UMBA, Diego. La metafísica como sabiduría en el alma cristiana de Edith Stein. Universidad Pontificia Bolivariana – Escuela de Teología, Filosofía y Humanidades. Licenciatura Canónica en Filosofía. Medellín, 2009. p. 25-28.


[1] STEIN, Op. Cit., p. 591.  Carta dirigida Roman Ingarden, el 6 de julio de 1917.

[2] Ibid., p. 302.

* Charles R. Darwin (1809-1882). Autor de la teoría revaluada del evolucionismo. El nacionalismo darwinista  propondría una nación formada por gentes de una única raza.

[3] Ibid., p. 302.

[4] Ibid., p. 603.  Carta dirigida a Roman Ingarden, el 12 de febrero de 1918.